
Hypnose & praticien.ne : un vrai-faux thérapeute ?


Pratiquer l’hypnose est une chose.
Accompagner en hypnose, c’est autre chose.
𝑇ℎ𝑒́𝑟𝑎𝑝𝑒𝑢𝑡𝑒.
Du grec θεραπευτής, 𝑡ℎ𝑒𝑟𝑎𝑝𝑒𝑢𝑡𝑒̂𝑠.
𝑡ℎ𝑒𝑟𝑎𝑝𝑒𝑢𝑡𝑒̂𝑠 : 𝑔𝑟𝑜𝑢𝑝𝑒 𝑑'𝑎𝑠𝑐𝑒̀𝑡𝑒𝑠 𝑗𝑢𝑖𝑓𝑠 𝑞𝑢𝑖 𝑣𝑖𝑣𝑎𝑖𝑒𝑛𝑡 𝑒𝑛 𝑐𝑜𝑚𝑚𝑢𝑛𝑎𝑢𝑡𝑒́ 𝑎𝑢 𝐼𝑒𝑟𝑠. 𝑒𝑛 𝐸́𝑔𝑦𝑝𝑡𝑒 (𝑝𝑟𝑖𝑛𝑐𝑖𝑝𝑎𝑙𝑒𝑚𝑒𝑛𝑡 𝑝𝑟𝑒̀𝑠 𝑑'𝐴𝑙𝑒𝑥𝑎𝑛𝑑𝑟𝑖𝑒).
Si vous avez eu vent d’une communauté d’hypnothérapeutes juifs du coté d’Alexandrie, merci de me contacter, je serai très curieuse d’en savoir plus.
Il existe des praticiens juifs. Et d’autres confessions.
La religion peut être une voie d’entrée entre personnes d’une même communauté, partageant une même culture et des valeurs semblables. Se faire confiance est une condition sine qua non en hypnose ( comme dans toute thérapie, en théorie ).
Pour des liens plus directement reliés à la pensée juive : un voyage intéressant de Philippe Aïm.
La pensée religieuse - toutes confessions confondues et sorcellerie mise à part - peut d’ailleurs être envisagée comme une façon de se questionner sur le sens de la vie, et le sens de sa propre vie dans « la vie ». Certaines séances d’hypnoses peuvent y amener aussi.
Il existe en hypnose des courants imprégnés de spiritualité : un levier très puissant d’engagement et de changement pour celles et ceux déjà sensibles à cette corde-là.
L’hypnose peut être un moyen d’aller la titiller, voire de s’éveiller à une sensibilité qu’on n’avait pas encore senti vibrer.
Il existe des praticiens ascètes.
L’hypnose fricote ou est mariée d’office avec d’autres disciplines étiquetées « bien-être » et/ou « développement personnel ».
On peut toutefois être praticien sans pratiquer la méditation et le yoga ni jeûner entre deux repas crudivore. Il paraît même que tous n’ont pas arrêté de fumer.
En parlant de confiance, de la même manière qu’on aurait les racines qui freinent à aller voir un dentiste aux dents en voie de délabrement ( plus ou moins avancé ), on aura plus de mal à se fier à un praticien pas bien dans sa peau ni dans son corps et pas tout à fait net dans sa tête - et on aura raison, non ?
Ce qui ne veut pas dire non plus que tous les praticiens se doivent obligatoirement d’avoir un sourire 𝑢𝑙𝑡𝑟𝑎 𝑏𝑟𝑖𝑔ℎ𝑡 ( c’est même plutôt louche ). Nombreux sont les praticiens qui se font eux-mêmes accompagnés et supervisés. ( c’est plutôt bon signe ).
𝑡ℎ𝑒𝑟𝑎𝑝𝑒𝑢𝑡𝑒̂𝑠 : 𝑝𝑒𝑟𝑠𝑜𝑛𝑛𝑒 𝑜𝑢 𝑐ℎ𝑜𝑠𝑒 𝑞𝑢𝑖 𝑝𝑟𝑜𝑐𝑢𝑟𝑒 𝑙𝑎 𝑔𝑢𝑒́𝑟𝑖𝑠𝑜𝑛 𝑎̀ 𝑙𝑎 𝑚𝑎𝑛𝑖𝑒̀𝑟𝑒 𝑑'𝑢𝑛 𝑚𝑒́𝑑𝑒𝑐𝑖𝑛.
Si les praticiens ne sont pas des choses, ils font parfois office de surface de projection.
Comme un miroir réfléchissant qui, rien qu’en reprenant les mots échangés, procurent un écho qui vous revient en résonnant différemment.
Voire comme une vraie personne hallucinée devant vos yeux ouverts, pour dire ce que vous avez besoin ou envie de dire à la personne à qui vous n’avez pas pu ou pas encore dit ce que vous aimeriez dire.
Une séance d’hypnose peut elle-même être vue comme une scène où peuvent être joués ( et ressentis réellement ) toutes sortes de projections dans un futur souhaité - et pourquoi pas plusieurs, utiles pour se positionner face à une décision importante par exemple ; ou un passé à revivre différemment.
Si les praticiens peuvent aider la personne accompagnée à se guérir par elle-même, ils ne sont pas des guérisseurs.
Encore moins à la manière d’un médecin - bien qu’ils puissent « prescrire » des tâches pour qu’un changement s’installe de façon plus durable, ou pour faire émerger certaines prises de conscience. C’est un autre passionnant sujet…
Certaines demandes, certains parcours nécessitent d’avoir exploré la sphère purement médicale au préalable. Certaines histoires de se dérouler dans le cadre d’un suivi au sein d’une équipe soignante.
La tâche est ardue, les frontières poreuses : un praticien ne devrait pas se voir comme un guérisseur.
Vouloir guérir quelqu’un à sa place est au mieux inefficace, au pire nocif, et dans tous les cas bien peu respectueux.
𝑡ℎ𝑒𝑟𝑎𝑝𝑒𝑢𝑡𝑒̂𝑠 : 𝑠𝑒𝑟𝑣𝑖𝑡𝑒𝑢𝑟, 𝑐𝑒𝑙𝑢𝑖 𝑞𝑢𝑖 𝑝𝑟𝑒𝑛𝑑 𝑠𝑜𝑖𝑛 𝑑𝑒 𝑞𝑢𝑒𝑙𝑞𝑢'𝑢𝑛.
Un praticien en hypnose prend soin de la personne qu’il/elle accompagne. Point.
Le service rendu ? Vous amener en état d’hypnose et vous y guider.
Comment ? Avec des outils, une approche, son écoute, sa présence.
Par le lien créé entre vous et lui/elle.
Dans un lieu et un moment qui vous permettent d’aller vous rencontrer en toute sécurité.
Un serviteur ? Oui. Non pas pour vous changer, mais pour que vous vous changiez vous-mêmes.
Ni maître dominateur-manipulateur, ni contre-maître suivant aveuglément vos desiderata.
Un praticien chemine avec vous en partant d'une première demande parfois irréaliste, ou qui jetterait de l’huile sur un feu qui demande avant à tout à être reconnu avant même de vouloir l’éteindre ( arrêter de fumer ou de grignoter en vous dégoûtant de la cigarette ou des tablettes de chocolat fourré aux amandes est rarement judicieux ).
Guérir ou prendre soin ?
Soigner ou découvrir que l’on peut se soigner par soi-même - avec un coup de main au départ ?
Savoir pour l’autre ou amener à trouver des réponses que vous seul.e pouvez découvrir ?
À chacun.e sa pratique.
À chacun.e son/sa praticien.ne.
Faire de l'hypnose est une chose.
Accompagner en hypnose, c'est autre chose.